Zoran Mušič
L’œuvre gravé | 1947-1984
La librairie Métamorphoses à Paris et la galerie Bordas à Venise s’associent pour présenter d’avril à mai l’œuvre gravé de Zoran Mušič.
Pointes sèches, eaux-fortes, aquatintes, lithographies, livres illustrés, c’est une centaine d’œuvres qui seront ainsi montrées, dont certaines pièces rares ou inédites. Des Cavallini de la première période à la bouleversante série Nous ne sommes pas les derniers, en passant par les Terres, Paysages et Motifs végétaux, et par Venise, bien sûr, ville de cœur de l’artiste, il s’agit sans doute du plus vaste ensemble de l’œuvre gravé de Zoran Mušič présenté à ce jour en France.
Exposition du 3 avril au 17 mai 2025
Vernissage le jeudi 3 avril à 18h
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Elle court, cette œuvre, droit à l’essentiel. Il y a quelque chose de primitif, de premier, chez Mušič. Quelque chose qui ramène à l’enfance, à l’origine. Images presque bibliques des terres et des femmes dalmates. Les cavallini, ornements pour grottes. Archétypal : bétail, barques, filets, arbres, rondes collines. Assemblées de pierres – qui tout à coup se redressent, s’érigent en fondations, en murs, en ville — et c’est Venise embrumée qui se dessine, en fond de quelque bâtiment amarré à la mâture rouillée. C’est l’intérieur d’une église, la lumière qui attend dehors. Ce que Mušič appelait « sa vérité » : cet essentiel à l’exécution si pure, ce beau qui sauve de tout — même du gouffre de l’année 1944.
« Le public est loin d’imaginer le travail nécessaire à la naissance d’une gravure. Bien souvent l’estampe demande plus d’efforts qu’un dessin. Si le dessin est raté il peut être déchiré instantanément. C’est plus difficile avec une pierre ou un cuivre, les repentirs sont délicats et l’artiste doit se concentrer davantage pour réussir sa composition. L’élaboration d’une gravure est lente, pleine d’étapes intermédiaires, c’est toute une « cuisine » où l’artiste n’est pas le seul protagoniste. Le geste du graveur levant avec son outil les barbes du cuivre rappelle le mouvement du soc de la charrue qui lève les sillons pour labourer la terre. Dans les deux cas le travail porte lentement ses fruits. Cette collection unique, rassemblée pour la première fois à la Librairie Métamorphoses, dresse un ample panorama de près de quarante années d’œuvre gravé, comprend les principaux cycles de l’artiste et présente de nombreuses épreuves d’une grande rareté. » — Hervé Bordas
Présentation
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