GERMAIN,

Louise, Denise


POCHETTE À MAIN

Paris,

vers 1925.

Décorée extérieurement d’un assemblage de bandes tressées en veau brun ordonnées horizontalement et serties verticalement de six fines bandes de cuir brun lamées d’agrafes argentées, bords tressés de lanières de cuir, bouton central ovoïdal en cuir lamé d’argent, doublure et intérieur de cuir brun lisse ; dimensions : 140 x 197 x 20 mm (signée L.D. Germain au burin sous le rabat intérieur).

18 000

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Description

Élégant accessoire de soirée à cinq compartiments.

Cette pochette a été réalisée par Louise-Denise Germain, plus connue pour son activité dans le domaine de la reliure d’art (elle fut la première relieuse à vivre de son métier).

« Avant de s’intéresser à la reliure, Louise-Denise Germain a débuté son travail du cuir par la réalisation de pièces de maroquinerie. Elle n’a jamais cessé, tout au long de sa vie, de mener de front ces deux activités. » Cette dimension est « toujours restée importante et essentielle dans son travail créatif. Comme elle l’écrivait vers 1919, “les sacs et autres bibelots m’amusent par l’élégance jointe au côté pratique et, en toutes choses, la curiosité de la réalisation me pousse à l’achèvement”. » Cf. Fabienne Le Bars, op. cit., p. 42.

D’abord créatrice en maroquinerie de luxe, comme on l’a dit, Louise-Denise Germain (1870-1936) approche la reliure vers 1900. Entre Art nouveau et Art déco – mais hors de l’influence des grands courants contemporains de la reliure d’art –, elle produira au fil des ans des reliures élégantes, inventives et raffinées qui se distinguent par leurs décors « gestuels » exécutés à main levée. Privilégiant les veaux sombres, elle les travaille, les teinte, les nuance, les marbre, pour enfin les décorer de motifs sobrement peints ou incisés, souvent agrémentés comme ici d’agrafes, ou encore de fils d’or ou d’argent. Ne reliant pas elle-même, son intervention artistique s’exerçait exclusivement sur les peaux, avant que le praticien n’établisse la reliure sur le corps de l’ouvrage (elle fit principalement appel à Canape, Kaufmann, Stroobants ou Chambolle fils). Ses premiers collectionneurs furent Gabriel Thomas et Louis Barthou, qui s’adressa à elle pour relier ses livres de poésie. Sa production est bien moins abondante que celles de ses confrères contemporains.

En 1923, sa fille Nadine se marie avec le peintre tchèque Joseph Sima (1891-1971). L’entrée du peintre dans la famille apporte aux travaux de la relieuse une originalité supplémentaire. Jusque-là, Louise-Denise Germain créait volontiers les papiers colorés dont elle habillait les doublures et les gardes de ses reliures. Désormais, Sima prend souvent la relève en composant les aquarelles qu’elle inclura dans ses reliures. Contrepoints de la couvrure, ces aquarelles sont aussi un champ d’expérimentation, et les créations communes de Louise-Denise Germain et Joseph Sima comptent parmi les plus remarquables exemples de collaboration entre un relieur et un peintre. En 1927, les reliures de Louise-Denise Germain et les dessins de Sima sont exposés ensemble à la galerie Billiet.

Pièce rare, très bien conservée : lors de l’exposition organisée à l’Arsenal en 2017, Fabienne Le Bars n’avait pu rassembler qu’une quinzaine de sacs et objets de maroquinerie réalisés par Louise-Denise Germain ; cette pochette à main y était reproduite et sa description figurait sous le n° 88.

Provenance : coll. privée.

Références : Fabienne Le Bars (dir.), Louise-Denise Germain. Reliures, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2017, p. 42, n° 88 et reproduction p. [97].

 

© Photos : Stéphane Briolant

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