BRETON,

André


LE SURRÉALISME ET LA PEINTURE

Paris,

Gallimard,

1928.

In-4 (243 x 195 mm) de 72-[180] pp., dont 77 planches contrecollées sur autant de feuillets chiffrés et légendés (verso blanc) et 10 feuillets portant les noms des artistes (verso blanc) ; broché, couverture de couleur verte métallisée imprimée en noir et rempliée ; chemise de maroquin rouge avec titre or et noir au dos, étui bordé (Daniel-Henri Mercher).

20 000

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Description

Édition originale.

Texte théorique d’une importance capitale : il précise, exemples à l’appui, la position du mouvement surréaliste à l’égard de l’expression plastique.

L’illustration se compose de 77 reproductions hors-texte : des tableaux de Max Ernst (10), Giorgio De Chirico (15), Joan Miró (8), Georges Braque (2), Jean Arp (6), Francis Picabia (1), Pablo Picasso (15), Man Ray (6), André Masson (8) et Yves Tanguy (6).

Un des 4 exemplaires de tête imprimés sur Japon impérial, réservé à André Breton.

Lettré A et justifié au crayon « Exemplaire de l’auteur », c’est le seul des quatre Japon à n’avoir pas été mis dans le commerce. Le tirage sur Japon est suivi de 14 exemplaires sur Hollande Pannekoek. Seuls ces 18 exemplaires comportent les planches imprimées sur papier couché et contrecollées

Cette première édition de 1928 – l’ouvrage fut réédité et augmenté en 1945 et 1965 – constitue le véritable pendant esthétique au Manifeste du surréalisme de 1924. Les œuvres des artistes présentés n’y sont pas évaluées sous le point de vue de la création pure ni selon des critères historiques, mais plutôt en fonction de leur capacité de surprise, notion que Breton « a recueillie dans la conférence d’Apollinaire « L’Esprit nouveau et les poètes » et qui s’érigera chez lui en référence durable ».

Pour André Breton, en effet, « un regard sur une peinture peut engager l’existence avec la force du coup de foudre amoureux, surtout lorsque le hasard des circonstances est venu changer la rencontre d’une aura de prédestination. La tendance, là aussi, est ancienne. À travers les correspondances de jeunesse ou ses premiers textes, il se montre peu enclin à juger de la technique de l’artiste ou à émettre les appréciations détachées du spectateur professionnel : il règne déjà cette intensité dans l’adhésion – ou dans le refus – qui enrichit d’une dimension interpersonnelle son dialogue avec les œuvres, faisant de ses écrits le contraire de la critique d’art traditionnelle. Faut-il ajouter que le vocabulaire habituel de l’esthétique en sera quasiment absent ? Comme lui, les surréalistes – à l’exception de Char – se passeront du Beau et de la Beauté pour leur substituer un langage qui tente de cerner l’ancrage dans le profond et l’obscur, de mesurer le retentissement mystérieux qui en résulte pour leur spectateur » (Étienne-Alain Hubert).

Dos ridé et très légèrement décoloré ; bel exemplaire broché, avec son élégante couverture vert métallisé en excellent état ; il est préservé dans un emboîtage signé de Daniel-Henri Mercher, qui travaillait depuis 1964 avec son père, Henri Mercher, dont il hérita l’atelier en 1976.

Provenance : André Breton – Paul Destribats (vente Christie’s Paris, I, 3 juillet 2019, lot 232).

Références : A. Breton, Écrits sur l’art et autres textes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2008, notice d’Étienne Alain-Hubert, pp. 1249-1263.

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