Camus révolté : la politique, la morale, l’Algérie

CAMUS,

Albert


Actuelles I-III. Écrits politiques

Paris,

Gallimard collection Blanche,

1950, 1953 & 1958.

3 volumes in-12 (187 x 120 mm) de 267-[5] pp., 186-[2] pp. et 212-[4] pp.  ; brochés, couvertures imprimées, sous emboîtage de toile grise avec pièce de titre havane.

7 200

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Description

Éditions originales.

Composition de l’ensemble : Actuelles. Chroniques 1944-1948. – Actuelles II. Chroniques 1948-1953. – Actuelles, III. Chronique algérienne 1939-1958.

Publiés séparément entre 1950 et 1958, les trois volumes d’Actuelles rassemblent les chroniques – articles, préfaces, entretiens et allocutions – rédigées par Albert Camus dès 1944. Ces écrits politiques témoignent du combat humaniste de l’auteur et de son engagement sans compromission dans la vie publique de l’immédiat après-guerre. Le premier volume, qui s’articule autour d’un important chapitre intitulé « Morale et politique », présente essentiellement des articles parus dans Combat, journal né du mouvement de résistance éponyme dont Camus fut rédacteur. Le deuxième volume, publié en guise de réponse à la polémique suscitée par la publication de L’Homme révolté, se divise en trois rubriques : « Justice et haine », « Lettres sur la révolte », « Création et liberté ». Enfin, le troisième et dernier volume traite de l’Algérie, terre natale de Camus, alors en proie à la guerre. Il paraît quelques semaines à peine après le putsch d’Alger du 13 mai 1958.

Exemplaire du service de presse, offert par l’auteur au journaliste Georges Altman (1901-1960).

Les deux premiers volumes portent des envois autographes de l’auteur.

Tome I :

à Georges le Chauve
ces souvenirs d’ancien combattant
fraternellement
Albert le Pieux
 

Tome II :

à Georges Altman
ces petits moments
d’un commun combat
amicalement
Albert Camus

Le dédicataire a inséré dans le troisième volume un petit carton avec la mention imprimée : « Hommage de l’auteur absent de Paris », ce qui explique l’absence d’envoi.

Deux acteurs majeurs du journalisme engagé

Spécialiste du cinéma soviétique, séduit dans un premier temps par un communisme dont il se détournera plus tard, Georges Altman rejoint Le Progrès lyonnais dans les années 1930. Ancien résistant au sein du groupe Franc-tireur, il deviendra ensuite rédacteur en chef du journal du même nom, à la charnière des gauches françaises. Combat et Franc-tireur évoluent alors en parallèle et les échanges sont nombreux entre ces deux figures de proue du journalisme engagé. Camus confie la publication de certains articles à son confrère Altman, et ce dernier rend régulièrement hommage à Camus (« Albert Camus, notre ami » paraît le 18 octobre 1957). En 1948, il participe à la création du RDR (Rassemblement démocratique révolutionnaire), l’éphémère mouvement socialiste auquel Camus apportera son soutien.

La dédicace du premier volume semble comporter un trait d’humour « historique » de Camus. En effet, le pseudonyme qu’il attribue à Altman – « Georges le Chauve » – et celui qu’il se donne lui-même – « Albert le Pieux » – font visiblement allusion à l’empereur carolingien Louis le Pieux et à son fils Charles le Chauve. Ce dernier hérite en 843, après la mort de son père et selon les clauses du traité de Verdun, de la Francie occidentale, l’ancêtre de la France actuelle. Il s’agit peut-être là, au-delà de simples surnoms, d’une métaphore évoquant le partage des tâches au sein d’un journalisme engagé, entre Franc-Tireur et Combat.

Papier un peu jauni, comme toujours.

Provenance : Georges Altman (1901-1960).

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