CHACK,

Paul


GERMAIN,

Louise Denise


ON SE BAT SUR MER

Paris,

Éditions de France,

Reliure,

1930.

Grand in-4 (324 x 245 mm) de [8]-315-[3] pp. ; veau bicolore teinté mi-parti brun et bleu, dos lisse, plats et dos ornés d’un décor incrusté formé d’agrafes métalliques argentées et dorées disposées en lignes brisées (lignes réduites à de simples traits horizontaux au second plat et verticaux sur le dos) ; au premier plat : nom d’auteur, titre et date calligraphiés au stylet et partiellement lamés d’argent ; gardes et contregardes peintes (formes grises nuancées traversées de lignes verticales rouges), bordure intérieure rehaussée d’un listel et de deux filets or, deux filets or sur les coupes, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, étui-chemise de toile anthracite (Louise-Denise Germain).

14 000

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Description

Ouvrage illustré de compositions gravées sur cuivre par Charles Fouqueray.

Tirage limité à 220 exemplaires numérotés, celui-ci un des 99 sur vélin d’Arches.

Envoi autographe signé de l’auteur « à Madame Favellié Denis, en respectueux et sincère hommage » (juin 1931).

Superbe reliure bicolore avec incrustations métalliques de Louise-Denise Germain.

Signée au burin au bas du second plat, elle présente un décor minimaliste et évocateur – une fantaisie maritime à peine décelable, encore empreinte de l’esprit Art déco – dont la délicatesse se joue avec bonheur des contraintes imposées par le grand format.

Cette reliure ne figurait pas dans l’exposition de l’Arsenal (2017), ni dans le recensement établi à cette occasion par Fabienne Le Bars, qui en prit connaissance quand le catalogue était déjà imprimé.

D’abord créatrice en maroquinerie de luxe, Louise-Denise Germain (1870-1936) approche la reliure vers 1900. Entre Art nouveau et Art déco – mais hors de l’influence des grands courants contemporains de la reliure d’art –, elle produira au fils des ans des reliures élégantes, inventives et raffinées qui se distinguent par leurs décors « gestuels » exécutés à main levée. Privilégiant les veaux sombres, elle les travaille, les teinte, les nuance, les marbre, pour enfin les décorer de motifs sobrement peints ou incisés, souvent agrémentés, comme ici, d’agrafes et de fils d’or ou d’argent. Ne reliant pas elle-même, son intervention artistique s’exerce exclusivement sur les peaux, avant que le praticien n’établisse la reliure sur le corps de l’ouvrage (elle fit principalement appel à Canape, Kaufmann, Stroobants ou Chambolle fils). Ses premiers collectionneurs furent Gabriel Thomas et Louis Barthou, qui s’adressa à elle pour relier ses livres de poésie. Sa production est nettement moins abondante que celles de ses confrères contemporains.

En 1923, sa fille Nadine se marie avec le peintre tchèque Joseph Sima (1891-1971). L’entrée du peintre dans la famille de la relieuse apporte aux travaux de celle-ci une originalité supplémentaire. Jusque-là, Louise-Denise Germain crée volontiers les papiers colorés dont elle habille les doublures et les gardes de ses reliures. Désormais, Sima prend souvent la relève en composant les aquarelles qu’elle inclura dans ses reliures. Contrepoints de la couvrure, ces aquarelles sont aussi un champ d’expérimentation, et les créations communes de Louise-Denise Germain et Joseph Sima comptent parmi les plus remarquables exemples de collaboration entre un relieur et un peintre. En 1927, les reliures de L.-D. Germain et les dessins de Joseph Sima seront exposés ensemble à la galerie Billiet.

Cette reliure figurera dans l’inventaire raisonné des reliures de Louise-Denise Germain par Fabienne Le Bars, en cours d’élaboration.

Quelques piqûres affectant principalement les premiers et derniers feuillets.

Références : Fabienne Le Bars (dir.), Louise-Denise Germain. Reliures, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2017.

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