CHAR,

René


Feuillets d’Hypnos

Paris,

Gallimard,

1946.

In-12 de 97 pp. et 3 ff.n.ch. ; broché, couvertures imprimées.

2 500

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Description

Édition originale.

Exemplaire du service de presse sur papier d’édition (le tirage de tête a été de 23 exemplaires sur pur fil Lafuma Navarre).

Envoi de l’auteur à l’encre bleue sur le feuillet de faux-titre :

A Maurice Merleau-Ponty
dont les écrits sont
mes compagnons, chaque
jour plus saisissants,
plus amicaux
René Char

On avait oublié, après Apollinaire et Ungaretti, que la guerre en poésie et la poésie guerrière sont bien moins une affaire de témoignage humaniste ou de lyrisme dolent que de perception.

Ces fameux carnets de résistance dédicacés à celui qui fut le plus grand phénoménologue français – le théoricien impeccable de la perception en philosophie – nous rappellent que la poésie et la pensée font leur nid partout, même (surtout ?) dans l’horreur quotidienne.

Percevoir c’est déjà agir, mais aussi établir des relations nouvelles, libres de tout préjugé. C’est ce que fait le résistant Hypnos en questionnant poétiquement (« hölderliniennement ») ce qui l’entoure – hommes, armes, arbres, animaux, pierres, nuages – et en tissant des liens inédits entre ces phénomènes surgis dans l’absurde mais irrévocable épochè de la guerre.

Après cela, il y aura toujours ceux qui viendront vous dire que le verbe de René Char dérape bien souvent, ou qu’il vole trop haut. Que voulez-vous : « C’est l’enthousiasme qui soulève le poids des années. C’est la supercherie qui relate la fatigue du monde. » Ou encore : « La vie commencerait par une explosion et finirait par un concordat ? C’est absurde. »

Un grand livre, une grande rencontre, un grand exemplaire. Voilà tout – et ce n’est pas rien.

 

 

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