HUGO,

Victor


Les Orientales

Paris,

Hector Bossange,

1829.

n-8 (214 × 135 mm) de 1 frontispice et [4]-xi-424 pp. ; cartonnage bradel recouvert de papier bleu nuit estampé d’un réseau de losanges et pastilles ovales, dos lisse orné de filets or, pièce de titre de maroquin bordeaux, fine roulette dorée encadrant les plats (reliure de l’époque).

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Description

Édition originale.

Elle est ornée d’une gravure de Charles Cousin tirée sur Chine appliqué (en frontispice) et d’une vignette de Champfleury (sur la page de titre).

Ravissant exemplaire de David d’Angers, aux provenances illustres.

Envoi autographe signé de l’auteur dans le haut du faux-titre :

A mon illustre ami David Victor

Amis très proches, Victor Hugo et Pierre-Jean David, dit David d’Angers se rencontrèrent en 1827. Après lui avoir offert des exemplaires des Feuilles d’automne en 1827 et de Cromwell en 1828, Victor Hugo lui dédicaça, en 1829, cet exemplaire des Orientales. Hugo composa aussi deux poèmes en hommage à son ami sculpteur, l’un pour Les Rayons et les Ombres, l’autre pour Les Feuilles d’automne. Comme le firent bon nombre de ses confrères – Chateaubriand, Delacroix, Lamartine, Vigny, Sainte-Beuve, Mérimée, Émile Deschamps ou Delphine Gay –, l’auteur des Orientales posa pour son David d’Angers, qui réalisa le buste d’Hugo en 1838. Le poète le remercia par ces mots : « Sous une forme magnifique, mon ami, c’est l’immortalité que vous m’envoyez. Une pareille dette est de celles dont on ne s’acquitte jamais; j’essaierai cependant, non de la payer, mais de la reconnaître » (lettre du 21 mai 1838). Les deux hommes partagèrent les mêmes idéaux et connurent tous deux l’exil politique.

On joint à l’exemplaire :

a. David d’ANGERS. Lettre autographe signée à Victor Hugo. [1838 ?] ; 1 p. in-12 sur un bifeuillet, adresse de Victor Hugo «8 place Royale du Marais» (Hugo habitait place Royale, actuelle place des Vosges, depuis 1831).

Faites moi le plaisir de m’indiquer le jour qui vous conviendra pour que je vous envoye [sic] votre buste en marbre.
Votre admirateur et ami de cœur, David.

b. Hugo, Victor. Lettre autographe signée « Victor » à David d’Angers. [1829 ?]. 1 p. in-12 sur un bifeuillet, nom du destinataire au verso du second feuillet («Monsieur David»), avec cachet.

Vous êtes un homme merveilleux. Je vous croyais à Weymar [sic] faisant la médaille de Goethe, et vous étiez ici, improvisant sept chefs d’œuvre […] Vous êtes un homme de génie. […] A vous, Victor

David d’Angers s’était déplacé à Weimar dans le but de faire le buste de Goethe, qu’il rencontra le 24 août 1829.

c. HUGO, Victor. Large signature sur un feuillet in-12 (env. 220 × 115 m). Selon une mention au crayon, elle aurait été laissée au domicile de David d’Angers.

d. David d’ANGERS. Lettre autographe signée à Luigi Calamatta, peintre et graveur italien (1801-1869), le prévenant de l’arrivée du médaillon qu’il a l’intention de lui offrir. [Vers 1843]. 1 p. in-12 sur un bifeuillet, avec l’adresse de « Monsieur Calamata [sic], graveur en tailles-douces ». David d’Angers réalisa le portrait de Calamatta en 1843.

Bel exemplaire, avec de grandes marges et finement relié; quelques rousseurs, peu prononcées.

Provenance : Pierre-Jean David, dit David d’Angers (1788-1856, envoi). – Sir T. C. Morgan (timbre humide), peut-être le médecin anglais Thomas-Charles Morgan (1783-1843). – Richard Henry Stoddard (ex-dono manuscrit : « To Julian Hawthorne, from his father’s friend and his own, Richard Henri Stoddard, May 27,1885»).– Julian Hawthorne (1846-1934, fils de l’auteur de La Lettre écarlate). – Stephen H. Wakeman (ex-libris). – J.-S. Marchand (ex-libris, cat., I, 1936, no 130). – Paul Voûte (ex-libris, cat. 1938, no 119). – Hubert Heilbronn (ex-libris, vente du 11 mai 2021, Sotheby’s France, no 109).

Références : Éric Bertin, Chronologie des livres de Victor Hugo, no 33, p. 75 (l’envoi est répertorié).

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