Description
Le frontispice reproduit un dessin de l’auteur.
Édition originale.
Remarquable réalisation typographique des ateliers Paul Birault, d’une élégance lapidaire.
Publié en plein tumulte futuriste alors que son auteur n’avait publié que Saint Matorel et Le Siège de Jérusalem chez Kahnweiler, l’ouvrage surprit ceux qui attendaient de Max un écrit d’avant-garde. Prétendu recueil de contes et poèmes folkloriques bretons – Jacob prétendait les avoir collectés à partir de la tradition orale –, La Côte est un pur produit de la fantaisie délicate et débridée de l’auteur du Cornet à dés, qui avait puisé son inspiration dans les livres de Luzel et de La Villemarqué.
Pastiche ou canular, satire des ouvrages d’ethnologie ou déclaration d’amour à sa Bretagne natale, La Côte demeure l’un des livres les plus charmants, aériens du premier Jacob, « l’expression la plus pure de ma vérité intérieure » (lettre de l’auteur à Jean Grenier).
ENVOI DE L’AUTEUR AU RECTO DU PREMIER FEUILLET BLANC :
Au poète Desnos
ce livre bien indigne de
lui mais en souhaitant
qu’un peu de l’amitié
qui dicte ces lignes le
rende précieux pour lui
Max Jacob
Plus qu’un envoi, c’est un adoubement. Ces lignes écrites au début des années 1920, alors que Robert Desnos venait de faire son entrée fracassante en littérature – « Le surréalisme est à l’ordre du jour et Desnos est son prophète », décrète André Breton en 1922 – témoignent de l’entrée dans cette nouvelle ère littéraire que l’œuvre du « doyen » Max Jacob, né un quart de siècle avant son confrère Desnos, aura si puissamment contribué à façonner.
Jumelés dans leur art – tous deux furent des écrivains fantaisistes, oniriques et délicats, des magiciens du verbe – comme dans leur destin tragique – Desnos mort du typhus à Theresienstadt, Max d’une pneumonie à Drancy –, ces deux poètes majeurs sont ici réunis dans ce que l’on ne peut s’empêcher d’interpréter comme un amical passage de témoin du modernisme au surréalisme.
Papier jauni et cassant ; couverture un peu usée et salie.