NADAR,


PORTRAIT PHOTOGRAPHIQUE D’ALFRED DE VIGNY.

Paris,

vers [1860].

Épreuve de l’époque sur papier salé (178 x 134 mm).

3 000

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Description

Paris, atelier de Nadar, été 1856- printemps 1860].

Le deuxième portrait d’Alfred de Vigny réalisé par Nadar.

Le poète est représenté debout, le visage de face et le corps de trois-quarts, les bras croisés au niveau de la ceinture ; il tient de sa main droite un porte-mine, emblème de son métier, et arbore la rosette de la Légion d’honneur dont il fut décoré en juin 1956 – ce qui permet d’établir un terminus ante quempour cette séance de pose chez Nadar, voulue par Vigny, dont la date exacte ne nous est pas parvenue. Une première séance, à l’origine du portrait représentant le poète de profil assis dans un fauteuil, avait eu lieu à la fin de l’année 1854 ou dans les premiers jours de 1855. D’après le témoignage de Paul Nadar, Vigny avait été l’un des tout premiers modèles de son père.

Vigny, qui déplorait comme Baudelaire la mode des portraits photographiques et surtout celle des clichés « cartes de visite » qui envahirent Paris à la fin des années 1850, n’a cependant pas échappé à la fascination exercée par la photographie. Il avait son propre album de portraits-cartes, où figuraient deux de ses portraits – celui d’Adam-Salomon et celui de Le Gray (ou Alophe) –, et adressait volontiers ses « images sacralisées » à ses amis ou à ses amies.

« Cependant, au-delà de la mode, on ne peut manquer de discerner dans ce ‘narcissisme photographique’ une attitude propre à Vigny. » Après 1856, « quand le projet de recueil des ‘Poèmes philosophiques’ se concrétise et va toucher à sa fin, Vigny réagit et se montre désormais extrêmement soucieux de son image. Mais ce n’est pas là pure vanité de sa part : au-delà de ses contemporains, auxquels il distribue ses portraits, il vise la postérité. Par plusieurs séances de pose, chez Nadar, chez Le Gray (ou Alophe), chez Adam-Salomon, il est à la quête de sa ‘forme véritable’… (…) En rêvant ainsi de pérenniser son effigie pour l’éternité, Vigny devient identique aux pharaons de l’Égypte ancienne, obsédés par l’inaltérabilité de leur image ». (Loïc Chotard).

L’épreuve porte, au verso, le nom d’Alfred de Vigny manuscrit à la plume, de la main du photographe. En bas à droite, cette note à l’encre noire : « Cliché Nadar / Epreuve unique sur papier salé / ayant appartenu à Nadar père / (L’inscription ci-dessus est de sa main) ».

Rare, comme tous les portraits primitifs d’Alfred de Vigny sur papier salé.

Épreuve un peu piquée ; petit défaut de tirage entraînant une auréole claire sous le gilet du poète, en partie retouché (particularité qui se retrouve sur d’autres exemplaires de cette photographie).

Références : L. Chotard, « Sous l’œil de Nadar », Approches du XIXesiècle,Paris, 2000, pp. 239-240. – P. Durand, « De Nadar à Dornac », in : contextes, 17 juin 2014, en ligne : « Vigny figure avec Gautier et Nerval parmi les ‘bons premiers’, comme le signalera un Nadar octogénaire, ‘à [être passés] devant [son] objectif’. »

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