COCTEAU,

Jean


MAN RAY,

Emmanuel Radnitsky


L’ANGE HEURTEBISE, poème, avec une photographie de l’ange par Man Ray

Paris,

Librairie Stock,

1926.

In-folio (380 x 185 mm) de [46] pp. et une planche hors texte ; en feuilles, sous couverture crème imprimée, en grande partie non coupé ; sous chemise-étui avec dos de box anthracite (Boichot).

5 000

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Description

Édition originale.

Ornée d’une photographie de Man Ray (« rayogramme ») imprimée en héliogravure par Dujardin.

« En mars 1925, Cocteau accouche d’un poème qu’il considérera ensuite comme le noyau de son œuvre, L’Ange Heurtebise. “Garçon bestial”, “d’une brutalité incroyable” et pourtant “ange gardien” aimé pour le meilleur et pour le pire, cet ange est allusivement assimilé à Raymond Radiguet mort en 1923. Cocteau raconte la naissance du poème dans Journal d’un inconnu(1953) : ce “bloc d’invisibilité” le malmène jusqu’à ce que, “à contrecœur” et pour s’en débarrasser, il l’expulse, sept jours durant, sous la forme du poème. “Je n’étais que son véhicule et il me traitait en véhicule. Il préparait sa sortie”. » Cf. Jean Cocteau unique et multiple (site), scdi-montpellier.fr.

Tirage limité à 350 exemplaires : celui-ci est un des 50 sur vélin blanc du tirage hors commerce (qui comportait également 5 exemplaires sur Chine).

Précieux exemplaire offert par Jean Cocteau à son ami et collaborateur Man Ray.

Il porte sur le premier plat de couverture, en haut à droite, cet envoi autographe signé à la plume :

a Man Ray, photographe
du ciel – son ami ♡ Jean

On sait que Jean Cocteau se méfiait de la photographie. Instrument idéal du faux-semblant, elle correspondait pourtant parfaitement à la virtuosité de cet illusionniste qui envisageait la réalité comme une boîte à double fond. Est-ce parce que l’image fixe est moins apte que le verbe ou le mouvement à traduire les mystères du visible et de l’invisible que Cocteau y eut si peu recours ? Pour la représentation des individus, il accordait plus de crédit au dessin qu’aux photographies « qui souvent trompent ». C’est lui pourtant qui demanda à Man Ray – qu’il avait rencontré en 1921 – d’immortaliser Marcel Proust sur son lit de mort, avant de lui confier la mise en image de sa fantasmatique créature, l’ange Heurtebise. Cocteau fut d’ailleurs le premier à publier, à la veille de la mort de Proust, un article sur les rayogrammes de Man Ray (Les Feuilles libres, n° 26, avril-mai 1922, pp. 134-135). Et l’auteur de Thomas l’imposteur ne dédaignait pas d’offrir son singulier profil à l’objectif de nombreux photographes, des Séeberger à Pierre Jahan, en passant par Germaine Krull.

Couverture très légèrement brunie et piquée en bordure, petites et habiles réfections au dos ; l’encre de l’envoi a très légèrement pâli, mais celui-ci reste parfaitement lisible.

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