HÖLDERLIN,

Friedrich


DIE TRAUERSPIELE DES SOPHOKLES

Frankfurt am Main,

Friedrich Wilmans,

1804.

2 parties en un volume in-8 (196 x 120 mm) de [4]-108-104 pp. (la dernière non chiffrée) ; cartonnage noir de l’époque.

12 000

Contactez Nous
Catégorie :

Description

Édition originale.

Ce volume contient les traductions – mais il faudrait dire plutôt transcriptions, adaptations ou recréations – de deux tragédies de Sophocle : Œdipe et Antigone. Les pièces sont suivies de notes philologiques et critiques de Hölderlin, d’une remarquable acuité et modernité.

Une étape fondamentale de l’idéalisme allemand confronté à ses racines grecques.

« Cette lecture, nous pourrions aujourd’hui la considérer comme une interprétation parmi d’autres, si son auteur ne l’avait pas aussi établie dans la structure rythmique de la tragédie, c’est-à-dire dans sa dramaturgie. Au début des Remarques sur Œdipe, le poète avait annoncé la tâche générale de mettre à jour les procédés techniques sur lesquels se fondait l’excellence des Anciens. Ces solutions et constructions artistiques avaient leurs raisons historiques et religieuses, que nous, Modernes, devrions entendre si nous voulons donner à l’art un rôle plus “sûr” (zuverlässig) dans nos sociétés bourgeoises post-révolutionnaires. Comme pour les autres penseurs du premier romantisme, l’idée d’une modernisation de la tragédie antique se conjuguait avec un programme de refondation politique et spirituelle des nations modernes. Chez Hölderlin cependant, et uniquement lui, cette analyse s’est étendue jusqu’au tissu textuel et rythmique des poèmes ; ce qui avait pour conséquence un renversement de perspective : ce n’était plus la philosophie qui imposait ses exigences à la poésie, mais c’était désormais la poésie qui réclamait ses droits face aux sociétés et au règne de leurs idées. Les traductions par Hölderlin ne constituaient plus une démonstration artistique de l’œuvre de la Raison (ou de l’Esprit) dans l’histoire, mais une démonstration de la dramaturgie de l’histoire, autrement dit, de la technique par laquelle l’“histoire est produite” » (Esa Kirkkopelto).

Pour Karl Goedecke, historien et bibliographe des lettres germaniques, le Sophocle de 1804 est l’un des livres rares de la littérature allemande.

Rousseurs, plus prononcées au début du volume ; coiffes élimées ; habiles reprises au cartonnage.

Provenance : Max Koch, historien et critique littéraire allemand (1855-1931).

Références : Esa Kirkkopelto, « Hölderlin, Sophocle et les deux rythmes de la modernité », in : Po&sie, 2012/3, n° 141, p. 100-113.

Reserver