PESSOA,

Fernando António Nogueira


35 SONNETS

Lisbon,

Monteiro & Co.,

1918.

In-8 (202 x 133 mm) de 20 pp.n.ch ; reliure souple « à la Vernier » : plein veau naturel teinté vert orné, au dos et sur les plats, d’un décor continu formé d’un motif carré répété et imprimé en bleu, vert et or blanc ; gardes de chèvre velours bleu canard, titre sur le premier plat du volume et en long au dos de la chemise à la feuille d’or blanc par Claude Ribal, trois tranches dorées sur témoins à l’or blanc par Jean-Luc Bongrain, chemise et étui assortis (Louise Bescond, 2021).

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Description

Édition originale, rare.

Le premier recueil de vers anglais publié par Pessoa, et l’un des quatre livres que le grand écrivain portugais fit paraître de son vivant, avec Antinoüs (1918), English Poems (1921) et Mensagem (1934).

Cette plaquette imprimée à compte d’auteur, publiée à contre-courant en pleine effervescence avant-gardiste, se compose de trente-cinq sonnets de stricte obédience shakespearienne.

Mince gerbe poétique offerte par un écrivain portugais qui fut, dès ses débuts, anglophile et anglophone – un poète « étranger » exilé dans sa Lisbonne natale –, les 35 sonnets occupent une place à part dans l’œuvre de Fernando Pessoa. Le poète orthonyme y rivalise bien sûr avec William Shakespeare, dont il entreprend de moderniser, en se l’appropriant, l’énigmatique et précieux canzoniere, mais aussi avec les poètes métaphysiques anglais, et en premier lieu l’immense John Donne, dont il reprend, en la compliquant, la poétique méditative et philosophique.

Pessoa s’était livré à la versification anglaise dès l’adolescence sous le pseudonyme d’Alexander Search – il maîtrisait depuis l’enfance la langue de Shakespeare, qu’il avait apprise en Afrique du Sud –, mais c’est bien dans ces 35 sonnets que son« double » britannique atteint la maturité. Maniérisme, virtuosité, métamorphose, métaphysique : tout Pessoa est là, concentré, ramassé sous les traits d’un improbable poète néo-élisabéthain : sans doute le plus intime de ses masques.

Infimes accrocs habilement réparés dans les bords inférieurs de la couverture et de quatre feuillets ; léger pli au coin inférieur du premier plat de la couverture conservée.

Exquise reliure souple de Louise Bescond, dont le décor évoque à la fois les azulejos portugais et les rigueurs de la forme-sonnet.

Références : J. Blanco, Fernando Pessoa. Esboço de uma bibliografia, Maia, Centro des Estudos Pessoanos, 1983, p. 209, n° PO 13. – F. Pessoa, Œuvres poétiques, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 2001, notice de Patrick Quillier, pp. 2020-2022.

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