MÖRIKE,

Eduard


« RITTERLICHE WERBUNG » – POÈME AUTOGRAPHE

Stuttgart,

26 août 1865, signé en bas à droite « Eduard Mörike ».

1 pages in-8 (223 x 142 mm), encre noire sur papier crème non filigrané, écriture très soignée.

2 500

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Description

Belle version autographe de ce délicieux poème écrit en 1860.

Ritterliche Werbung, composition « imitée de l’anglais » empreinte d’un esprit populaire charmant – une vignette Biedermeier versifiée à la manière d’un rondeau médiéval –, met en scène un seigneur d’autrefois qui fait sa cour à une fille de meunier. C’est un poème délicat et plein d’humour, bien dans la veine d’Eduard Mörike (1804-1875), écrivain romantique allemand (wurtembergeois pour être précis) autrefois relégué au deuxième plan, mais dont la critique moderne a restauré le prestige en lui réservant une place importante dans la poésie lyrique de langue allemande au xixe siècle. Rappelons que le pasteur Mörike, dont l’art poétique était aussi subtil que modéré, est aussi l’auteur d’un petit chef-d’œuvre en prose, le récit intitulé Voyage de Mozart à Prague, publié en 1855.

Nous donnons ci-dessous le texte original du poème, ainsi que la traduction-adaptation française récemment établie par Nicole Taubes :

Ritterliche Werbung
(Englisch)
 
« Wo gehst du hin, du schönes Kind? »
« Zu melken, Herr! » – sprach Gotelind.
 
« Wer ist dein Vater, du schönes Kind? »
« Der Müller im Tal! » – sprach Gotelind.
 
« Wie, wenn ich dich freite, schönes Kind? »
« Zu viel der Ehre! » – sprach Gotelind.
 
« Was hast du zur Mitgift, schönes Kind? »
« Herr, mein Gesichte! » – sprach Gotelind.
 
« So kann ich dich nicht wohl frein, mein Kind. »
« Wer hat’s Euch geheißen? » – sprach Gotelind.
__________

Le seigneur fait sa cour
de l’anglais

– Où t’en vas-tu ma belle enfant ?
– Traire mes bêtes, dit Fanchon.

– Qui est ton père, belle enfant ?
– Le meunier, Monsieur, dit Fanchon.

– Aurai-je ta main, belle enfant ?
– Trop d’honneur, Monsieur, dit Fanchon.

– Qu’as-tu pour ta dot, belle enfant ?
– Mon franc visage, dit Fanchon.

– Je te rends ta main, belle enfant.
– Qui vous l’a donnée ?, dit Fanchon.

Si ce poème n’a pas été retenu par Hugo Wolf dans ses célèbres Mörike Lieder (1888), il a tout de même été mis en musique à deux reprises au xxe siècle : d’abord en 1907 par Felix Draeseke (1835-1913), pour piano et voix ; puis en 1939 par Hugo Distler (1908-1942), pour chœur mixte.

Document en parfait état.

Références : Eduard Mörike, Poèmes/Gedichte, texte traduit par Nicole Taubes, Paris, Les Belles Lettres, 2010, p. 54.

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