THIERRY,

Augustin


Récits des temps mérovingiens

Paris,

Just Tessier,

1842.

2 volumes in-8 (228 × 130 mm) de [4]-463 et [4]-448 pp. ; demi-veau aubergine, dos lisse orné de filets dorés et à froid, tranches mouchetées (reliure de l’époque).

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Description

Deuxième édition, revue et corrigée.

Le maître livre d’Augustin Thierry (1795-1856), d’abord paru dans la Revue des Deux Mondes à partir de 1833, puis publié en librairie en 1840. Cette réécriture de quelques-unes parmi les plus célèbres chroniques de Grégoire de Tours fut l’un des grands succès de l’historiographie romantique narrative et pittoresque. Dans un long prologue intitulé Considérations sur l’histoire de France, l’auteur développe sa propre philosophie politique, reprenant et prolongeant des théories qu’il avait élaborées dès les années 1820 en étudiant l’histoire du Moyen Âge et les débuts de la monarchie française (opposition entre les « races conquérantes » et « races conquises », entre « esprit de discipline civique » des Romains et « instincts violents de la barbarie » propres aux Francs, etc.).

Envoi autographe de l’auteur, non signé, à François-René de Chateaubriand :

A Monsieur le vicomte de Chateaubriand Hommage de vive et respectueuse admiration
[Sous l’envoi, d’une autre main :]
Acheté chez le bouquiniste 14 février 1844

Chateaubriand était, on le sait, l’idole d’Augustin Thierry. Ce dernier lui rendit un vibrant hommage dans la préface de ses Récits des temps mérovingiens (il en avait communiqué les bonnes feuilles à l’auteur de la Vie de Rancé). Chateaubriand remercia son admirateur dans une lettre datée 5 mars 1840 : « Je serais trop fier, monsieur, ma pauvre vieille tête tournerait, si je pouvais croire que j’ai eu l’insigne honneur de vous initier à votre admirable talent. Mais, monsieur, vous êtes né de vous-même et de votre propre génie. Je n’en montrerai pas moins cette page avec orgueil, sinon comme un titre légitime de gloire, du moins comme une preuve précieuse de votre indulgente amitié. »

Un petit feuillet joint à ce volume contient une notice manuscrite dans laquelle le scripteur (probablement Marcel Duchemin, spécialiste de Chateaubriand) souligne l’intérêt de l’exemplaire, déclarant entre autres : « Cet exemplaire de l’édition de 1842, offert vraisemblablement dès cette époque à Chateaubriand, a été, dès 1844, acheté par un amateur chez un bouquiniste, qui a daté son achat (14 février 1844). On voit que la détresse de Chateaubriand à cette date de sa vie, où il était aux abois, l’obligeait de faire argent des hommages, même les plus flatteurs. Le livre avait été coté 15 francs chez le bouquiniste – (Je l’ai acquis en juin 1912). »

Au verso du feuillet, cette note autographe signée du libraire et bibliographe Maurice Chalvet, expert et collectionneur de Chateaubriand : « Ce livre a été acheté par [Ronald] Davis probablement à [Marcel] Duchemin dont je crois reconnaître l’écriture sur cette fiche. Madame Davis, à la mort si brutale de son mari, me l’a offert en souvenir de la bonne amitié, vieille de 10 ans, qui nous liait. Maurice Chalvet. Paris, mercredi 2 septembre 1931. »

Rousseurs ; agréable reliure du temps.

Provenance : François-René, vicomte de Chateaubriand, 1768-1848, envoi. – Bibliophile inconnu (note manuscrite datée de 1844). – Marcel Duchemin, essayiste (notice manuscrite et note autographe de Maurice Chalvet). – Ronald Davis, bibliophile et collectionneur d’art, 1886-1931 (note autographe de Maurice Chalvet). – Maurice Chalvet, 1898-1982 (ex-libris et note autographe).

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