VERLAINE,

Paul


Dessin autographe à la plume

S.l.n.d. ,

vers [1880].

In-8 carré (190 x 183 mm), encre brune sur papier vergé ; en bas à droite : note à la plume de Félix Régamey signée de son paraphe authentifiant le document (« Dessin de Paul Verlaine ») ; au verso : fragment d’un plan routier imprimé en noir avec légende « Grande route de Paris ».

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Description

Superbe dessin « pré-surréaliste » de Paul Verlaine.

Cet énigmatique rébus représente deux monstrueuses créatures anthropomorphes debout entre deux arbres sur une scène de théâtre éclairée par une lanterne.

Félix Régamey, ancien possesseur du dessin, l’a inséré parmi les illustrations de son ouvrage intitulé Verlaine dessinateur (Paris, Floury, 1896), où il figure à la page 37.

Voici la version donnée par Régamey : « ‘Moi aussi, dit Verlaine, je sais faire les monstres !’ et pour le prouver il campe ces deux fantoches dans un paysage élémentaire de théâtre, avec rampe et trou de souffleur. Duo d’amour où le ténor, les yeux au ciel, pourvu d’attributs belliqueux et d’un serpent qui lui tient lieu de cache-nez, chante pour une horrible créature, à langue de vipère et à grosse bedaine, dont les seins coniques sont figurés par des obus… ».

Il n’est pas nécessaire de déranger les mânes de Sigmund Freud pour percevoir dans cette image dérangeante un symbolisme sexuel qui renvoie à un « trouble » affectant le psychisme de Paul Verlaine. De là à voir dans le ténor étranglé (castré ?) par un serpent une projection du poète, et dans la créature au buste d’obus une figuration monstrueuse et agressive de la femme (et de Mme Verlaine ?), voilà qui serait pousser un peu loin l’interprétation de ce dessin étonnant.

Petite et habile réfection au Japon mince dans le bord extérieur droit du papier.

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