BAUDELAIRE,

Charles


GERMAIN,

Louise Denise


JOURNAUX INTIMES. Fusées, Mon cœur mis à nu

Paris,

Crès et Cie,

1919.

In-12 (160 x 110 mm) de 1 portrait-frontispice et VIII-189-[9] pp. ; veau brun clair nuancé, dos lisse et muet, plats incrustés d’agrafes métalliques argentées de deux tailles différentes disposées en lignes brisées et soulignées de noir (lignes simplifiées au second plat) ; nom d’auteur, titre et date calligraphiés au stylet sur le premier plat ; gardes de papier bleu roi peint de lignes noires brisées, bordures intérieures rehaussées de cinq filets or, couverture et dos de papier anis conservés, tête dorée, coiffes guillochées (Louise-Denise Germain).

14 000

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Description

Ravissante édition.

Texte réimprimé sur les manuscrits originaux avec une préface par Ad. Van Bever.

Ouvrage agrémenté d’ornements floraux dessinés par Pierre Vibert et Ciolkowski, gravés sur bois par Vibert et G. Aubert. Frontispice gravé sur bois par Vibert d’après un autoportrait de Baudelaire.

Exemplaire numéroté sur vélin de Rives.

Exquise reliure Art déco avec incrustations métalliques et lettrage au stylet de Louise-Denise Germain (1870-1936), signée au burin au bas du second plat.

Elle n’était pas présentée à l’exposition de la Bibliothèque de l’Arsenal (2017), mais figure sous le numéro 16 dans le recensement établi à cette occasion par Fabienne Le Bars. Nous remercions Mme Le Bars de nous avoir communiqué sa description revue de cette reliure, qu’elle n’avait pu examiner lors de la préparation de l’exposition, et dont Crauzat donnait une description fautive.

D’abord créatrice en maroquinerie de luxe, Louise-Denise Germain approche la reliure vers 1900. Entre Art nouveau et Art déco – mais hors de l’influence des grands courants contemporains de la reliure d’art –, elle produira au fils des ans des reliures élégantes, inventives et raffinées qui se distinguent par leurs décors « gestuels » exécutés à main levée. Privilégiant les veaux sombres, elle les travaille, les teinte, les nuance, les marbre, pour enfin les décorer de motifs sobrement peints ou incisés, souvent agrémentés, comme ici, d’agrafes et de fils d’or ou d’argent. Ne reliant pas elle-même, son intervention artistique s’exerce exclusivement sur les peaux, avant que le praticien n’établisse la reliure sur le corps de l’ouvrage (elle fit principalement appel à Canape, Kaufmann, Stroobants ou Chambolle fils). Ses premiers collectionneurs furent Gabriel Thomas et Louis Barthou, qui s’adressa à elle pour relier ses livres de poésie. Sa production est nettement moins abondante que celles de ses confrères contemporains.

En 1923, sa fille Nadine se marie avec le peintre tchèque Joseph Sima (1891-1971). L’entrée du peintre dans la famille de la relieuse apporte aux travaux de celle-ci une originalité supplémentaire. Jusque-là, Louise-Denise Germain crée volontiers les papiers colorés dont elle habille les doublures et les gardes de ses reliures. Désormais, Sima prend souvent la relève en composant les aquarelles qu’elle inclura dans ses reliures. Contrepoints de la couvrure, ces aquarelles sont aussi un champ d’expérimentation, et les créations communes de Louise-Denise Germain et Joseph Sima comptent parmi les plus remarquables exemples de collaboration entre un relieur et un peintre. En 1927, les reliures de L.-D. Germain et les dessins de Joseph Sima seront exposés ensemble à la galerie Billiet.

Cette reliure figurera, avec sa description mise à jour, dans l’inventaire raisonné des reliures de Louise-Denise Germain par Fabienne Le Bars, en cours d’élaboration.

Références : G. Varenne, « Les reliures de Mlle Germain », in : L’Amour de l’Art, 1927, p. 137. – E. de Crauzat, La Reliure française de 1900 à 1925, Paris, 1932, II, p. 137. – Fabienne Le Bars (dir.), Louise-Denise Germain. Reliures, Paris, BnF, 2017, p. 100, n° 16.

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